Pourquoi couvrir ses sols ?
Dans le cadre de la Politique Agricole Commune, des obligations réglementaires imposent l’implantation de couverts végétaux hivernaux. Cette couverture des sols s’inscrit notamment dans le cadre de la Directive Nitrates qui vise à améliorer et garantir la qualité des eaux en se focalisant sur les nitrates.
De nombreux autres avantages découlent de cette couverture des sols : diminution de la pression adventices, limitation de l’érosion et du lessivage du sol pendant l’hiver, maintien et dynamisation de l’activité biologique du sol, captage du carbone .
Ces couverts placés en inter-culture peuvent être des CIPAN (Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrates, telles que la moutarde ou la phacélie) ou des cultures dérobées (valorisées à la fin de la période d’inter-culture comme l’avoine et le sarrasin).
L’intérêt du semis à la volée
Bien que les couverts aient fait leurs preuves tant sur le volet agronomique que sur celui de la protection des eaux, leur implantation en post-récolte peut s’avérer compliquée ; d’un point de vue technique mais aussi organisationnel (planning de travail). Pour ces raisons, le semis à la volée avant récolte peut être une solution alternative. En effet, de cette manière, le couvert profite de l’humidité résiduelle et ainsi, de meilleures conditions pour s’implanter. L’organisation des travaux aux champs est également facilitée puisque les semis sont réalisés dans une période plus calme qu’en post-moisson.
Aujourd’hui, semer à la volée se pratique essentiellement à l’aide d’un épandeur centrifuge mais le semis par drone s’invite doucement au sein des alternatives de semis à la volée.
Semer par drone, une alternative qui semble prometteuse
Jusqu’à maintenant, l’usage des drones dans le domaine agricole se limitait principalement à des prestations d’imageries permettant entre autres, d’évaluer des dégâts de gibier et de moduler les doses d’intrants apportées pour ainsi optimiser les rendements. Depuis peu, les drones sont également utilisés pour lutter contre la pyrale du maïs en procédant au lâcher aérien de trichogrammes
Aujourd’hui, il est possible d’utiliser un drone pour semer des couverts afin de profiter de l’humidité sans abîmer la culture (dégâts de verse) ni le sol (tassement). Autre avantage également, cette nouvelle technologie permet d’entrer sur des parcelles difficiles d’accès. Il est tout aussi intéressant de noter qu’il est plus simple, via cette technique, de couvrir les sols après des récoltes tardives, même si cela n’est pas obligatoire règlementairement. Enfin, les couverts implantés en été fleurissent durant une période dépourvue de fleurs, ce qui est intéressant pour les pollinisateurs.
Bien que les couverts végétaux soient à l’honneur dans cet article, il ne faut pas négliger les autres créneaux possibles tels que le semis d’une culture dérobée avant la moisson en été (comme la caméline par exemple), ou encore le semis d’une culture dans un couvert.
Généralement, le semis s’effectue sur 6 mètres de large, à 4 mètres de hauteur, au rythme de 5 minutes par hectare. Les petites graines sont à privilégier puisque la trémie du drone a une capacité de 10kg. En semant un à deux mois avant la récolte, on peut espérer 20% de biomasse supplémentaire.
En conclusion
Chez Farmi et Soufflet Agriculture, le service Agronomie, Conseils, Innovation se penche depuis peu sur cette nouvelle technologie qui s’avère être prometteuse mais encore peu explorée. La faisabilité technique du projet reste à évaluer.
Service Agronomie, Conseils, Innovation - Avril 2021
