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Quand et comment détruire les couverts végétaux ?

Qu’elle soit mécanique et/ou chimique, la destruction des couverts végétaux doit s’effectuer au moment le plus opportun pour ne pas pénaliser la culture suivante. Voici quelques conseils de Thomas Dizengremel. Une fois que les couverts végétaux ont rempli leurs rôles, place à leur destruction. Contrairement à une idée reçue, mieux vaut ne pas compter que sur le gel pour assurer cette étape. Même si certaines crucifères comme la moutarde sont, effectivement, sensibles au gel, les épisodes de grand froid ne sont pas assez fréquents dans la plupart des régions pour remplir pleinement cette mission.

Associer mécanique et chimie

« Surtout que certains couverts peuvent atteindre 1,5 ou 2 mètres de haut, explique Thomas Dizengremel, technicien spécialisé sur les intercultures chez Soufflet Agriculture. Le gel a dès lors du mal à pénétrer dans la totalité de la plante. L’idée est donc de détruire le couvert mécaniquement, par broyage, déchaumage ou avec des rouleaux selon le matériel disponible sur la ferme, pour le blesser, et ensuite, si besoin, appliquer un produit chimique. Même si la destruction des couverts réalisée par ces outils est légèrement grossière, le travail effectué va s’affiner au cours de l’hiver sous l’action du climat. Cette technique permet également d’avoir des terres qui ressuient en surface plus rapidement au printemps. Autre atout : un premier passage d’outils limitera les doses de glyphosate appliquées et surtout, donnera la possibilité de ne pas y recourir systématiquement. »

Cette pratique permettra également de détruire plus facilement les éventuelles repousses de céréales ou les adventices, développées sous les couverts qui, sans passage mécanique préalable, n’auraient pas été atteintes par le glyphosate. On évite ainsi le phénomène parapluie du couvert sur les adventices.

Détruire au plus tard à floraison

La destruction des couverts végétaux doit intervenir au plus tard à la floraison des cultures. Attendre un stade plus tardif augmenterait le rapport C/N du couvert or, une biomasse trop lignifiée risque de « consommer » davantage d’azote pour se dégrader. Laisser des plantes monter à graines augmente également le risque de pollution de la future culture en semences, ce qui peut compliquer le désherbage et pénaliser le rendement final. Si le couvert contient des espèces à cycle court comme la cameline ou le sarrasin, il faudra prendre encore plus de précaution car la floraison risque, dans ce cas, d’être très précoce.

Réaliser un vrai « faux semis »

Entre la destruction du couvert et l’implantation de la culture suivante, il peut être opportun de réaliser un faux semis. « Une pratique souvent réalisée juste après la moisson qui, à mon sens, n’est pas utile positionnée à ce moment-là, concède-t-il. L’objectif est de réaliser un travail superficiel du sol pour faire germer et lever les semences indésirables. Il vaut mieux viser une à deux semaines avant l’implantation d’une culture d’automne par exemple. Il conviendra ensuite d’intervenir mécaniquement ou chimiquement pour détruire ces adventices. »

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