Produits phytosanitaires, qu’est-ce que c’est ?
C’est un produit dont l’origine peut être chimique ou naturelle, utilisé en agriculture pour maitriser les stress biotiques qui pourraient toucher les cultures. On distingue parmi ces produits les familles suivantes :
Les herbicides :
Pour contrôler les adventices présentes dans les cultures.
Les fongicides :
Pour maitriser les champignons pathogènes des plantes cultivées.
Les insecticides :
Pour lutter contre les insectes ravageurs.
Les régulateurs :
Pour éviter la verse de la culture.
Les adjuvants :
Pour améliorer l’efficacité ou réduire la dérive.
Ces produits sont souvent appelés pesticides par les personnes non initiées. Bien que ce terme soit peu flatteur, il est étymologiquement tout à fait exact (du latin « pestis » faisant référence à une maladie contagieuse et « cide » signifiant tuer). L’encadrement des usages de ces produits est strictement réglementé en Europe et en France. Il est nécessaire que le produit utilisé soit homologué par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et obtienne une autorisation de mise sur le marché (appelé numéro d’AMM).
Concernant l’utilisation de ces produits, l’agriculteur doit alors s’assurer du respect des usages: utilisation d’un produit sur une culture cible afin de maitriser un pathogène, un ravageur et des adventices. L’utilisateur de ses produits doit assurer la traçabilité des traitements phytosanitaires réalisé sur son exploitation. Il doit veiller également aux bonnes pratiques visant le respect de l’environnement.
A ce titre, l’agriculteur doit être détenteur du Certiphyto pour pouvoir acheter et appliquer ces produits.
La formulation des produits phytosanitaires est complexe. Elle associe la ou les substances actives avec des co-formulants qui sont des solvants, des adjuvants, des tensio-actifs. Ces derniers permettent au produit de se conserver, d’être facilement miscible à l’eau et d’être efficace. Les matières actives peuvent êtres issues de la chimie de synthèse ou être d'origine naturelle. Lorsque la matière active est disponible naturellement dans notre environnement mais en quantités limitées, la chimie de synthèse permet simplement de la produire à plus grande échelle et à moindre coût. C’est par exemple le cas des pyrèthres.
Les produits phytosanitaires peuvent aussi s’appeler produits phytopharmaceutiques ou encore produits de protection des plantes.
Ils ont une AMM (Autorisation de mise sur la Marché) et un classement toxicologique. Ces informations sont présentes sur l’étiquette du bidon et les pictogrammes de danger sont de bons indices permettant de renseigner sur la toxicité globale du produit.
Bonnes pratiques des produits phytosanitaires
L'utilisation des produits phytosanitaires demande plus de précaution pour les traitements racinaires :
Il est conseillé qu'un produit phytosanitaire doit être appliqué sur un sol frais avec une teneur en argile au minimum de 30% et en matière organique minimum de 4% pour que le produit soit bien neutralisé.
Appliquer les produits dans de bonnes conditions d’humidité (minimum à 60%) et température adaptée (entre 8°C et 20°C). Une pluie après le traitement nettoie le produit et les températures trop élevée réduise son efficacité. Il est donc plus judicieux de faire le traitement très tôt dans la matinée et très tard dans la soirée du fait des conditions plus optimale.
Respecter la force des vents qui ne doit pas dépasser 19km/h.
Il faut tenir compte des zones de non traitement par rapport à un point d'eau de 5 à 100 mètres.
Vérifier les délais avant récolte.
Se protéger lorsque l'on manipule ces produits par le biais d’équipements de protection individuelle spécialisée pour la manipulation de produits phytosanitaires.
Les règles de stockages
Elles sont définies par le décret n°87-361 du 27 mai 1987 relatif à la protection des travailleurs agricoles exposés aux produits antiparasitaires à usage agricole .
Les conditions de stockage de produits phytosanitaires sont strictes pour la protection de tous.
Il est obligatoire que le stockage soit dans un local ou une armoire phytosanitaire réservée à cet usage, il doit être aéré ou ventilé, fermé à clé s’il contient des produits antiparasitaires classés très toxiques, toxiques, cancérogènes, tératogènes ou mutagènes (la clé doit être conservée par l’employeur).
Dans le local phytosanitaire, il est strictement interdit de fumer, boire ou manger (affichage de cette interdiction).
La porte du local doit toujours s’ouvrir vers l’extérieur en cas de présence de matières facilement inflammables.
Les indications des fiches de données de sécurité doivent toujours être prises en compte (température, incompatibilité…).
Les installations électriques de ce local doivent être vérifiée et appropriées.
Les produits doivent être conservés dans leur emballage d’origine (avec étiquette) jusqu’au moment de leur utilisation.
Les produits phytosanitaires doivent être rangés séparément des autres produits sur des étagères non inflammables.
Aucun produit ne doit être déposé dans et sous les escaliers, les passages et couloirs, à proximité des issues. Les ustensiles réservés à l’usage des produits phytosanitaires doivent être placés dans le local prévu à cet usage.
Dans le local, un extincteur à poudre ABC doit être placé à proximité et à l’extérieur.
Les équipements de protection individuelle (EPI) doivent être placés dans une armoire individuelle destinée à cet usage seul et située dans un local autre que celui du stockage des produits.
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