Les cultures de tournesol font face à un ensemble croissant de menaces, à la fois d'ordre biologique et climatique. En 2024, les conditions météorologiques extrêmes ont exacerbé les risques déjà présents, perturbant les semis et les rendements. Les ravageurs, comme les limaces, taupins et oiseaux, ont entravé le développement des plantes, tandis que des maladies telles que le mildiou, le sclerotinia et le phomopsis ont proliféré, impactant davantage les rendements. Face à ces défis, une gestion proactive et des solutions ciblées sont essentielles pour protéger les cultures et assurer leur rentabilité.
Lutte contre le mildiou
La lutte contre le mildiou passe par 3 piliers, la rotation le principal, le choix de variétés résistantes et en dernier lieu, le traitement de semences.
Mesures agronomiques
Le mildiou se conserve plus de dix ans dans le sol. À la suite d’une attaque, le risque mildiou est fortement aggravé pour les 3 à 4 années suivantes.
Une gestion durable du risque passe d’abord par la rotation. Le tournesol doit revenir au maximum une année sur trois. Des rotations où le tournesol revient tous les 4 ou 5 ans sur la même parcelle sont plus sécurisantes
Semer dans un sol bien ressuyé (limitation des contaminations primaires par les zoospores présentes dans le sol) et suffisamment réchauffé (plus le développement du tournesol est rapide, moins l’impact du mildiou sera élevé). Retarder le semis dans les situations à risque si de fortes pluies sont annoncées (effet sur les contaminations primaires favorisées par l’eau au niveau des radicules).
Destruction de toutes les espèces pouvant héberger le mildiou, repousses de tournesol (même dans les parcelles voisines), l’ambroisie, le bidens, le xanthium.
Éviter les plantes hôtes du mildiou en interculture susceptibles de le multiplier telles que le niger et le tournesol en graine de ferme.
Alterner les origines génétiques dans la rotation sur la parcelle et l’exploitation. Utiliser des variétés RM9+.
Dans le Sud-Ouest, certaines variétés RM9 commencent également à être attaquées par des souches de mildiou plus agressives. Il est conseillé également dans ces régions de choisir des variétés pour lesquelles le contournement de la résistance n’est pas observé.
Ambroisie
L’ambroisie est une plante invasive et très allergisante. Sa maîtrise est un enjeu majeur de santé publique notamment sur les départements 16, 18 et 79. La lutte passe par l’arrachage manuel des premières plantes sur la parcelle et avant leur floraison. La destruction de l’ambroisie durant l’interculture (d’août à novembre) est nécessaire. Il faut privilégier la chimie avant le déchaumage mécanique car cette plante est difficile à détruire. Lors de l’implantation du tournesol, il faut décaler la date de semis afin de réaliser un ou deux faux-semis. Un programme spécifique devra être appliqué : SOLETO 2,5 à 3 l/ha (attention à la sélectivité en sols filtrants) puis un passage en post-levée de SALTUS puis VIBALA en troisième lame. Le choix variétal Clearfield ou Clearfield Plus est nécessaire avec si possible une forte biomasse et une bonne vigueur au départ pour limiter les relevées
Datura
Le datura se développe dans nos cultures. Son éradication est un enjeu majeur pour la collecte et la santé publique. Le datura produit des substances toxiques très nocives pour les animaux et les êtres humains. Aucune tolérance n’est acceptée. La lutte passe par l’arrachage manuel des premières plantes sur la parcelle (avec des gants) et avant leur montée à graine. La destruction des daturas durant l’interculture (d’août à novembre) est nécessaire. Il faut privilégier la chimie avant le déchaumage mécanique car le datura a une forte faculté de repiquage. Lors de l’implantation du tournesol, il faut décaler la date de semis afin de réaliser un ou deux faux-semis. Un programme spécifique devra être appliqué (RACER Me 3 l/ha puis un passage en post-levée de SALTUS). Le choix d’une variété Clearfield ou Clearfield Plus est nécessaire avec si possible une forte biomasse et une bonne vigueur au départ pour limiter les relevées.
Verse
Il n’y a plus de solutions chimiques homologuées sur Tournesol. Seule la génétique peut répondre à cette problématique, tout en sachant que la variété la plus haute n’est pas forcément la plus sensible à la verse.
La fertilisation peut également jouer un rôle important : appliquez une fertilisation équilibrée, en particulier en azote. Un excès d'azote peut favoriser une croissance excessive de la tige, rendant les plantes plus susceptibles de verser. La période idéale pour l’apport d’azote est 6/8 feuilles. Un binage à la suite de l’apport sécurise l’absorption de l’azote.
Oiseaux
Les oiseaux sont une des plus grandes menaces du Tournesols. Voici quelques conseils pour gérer cette problématique :
Semer sur une période de 2 à 3 jours tous les tournesols d’un même secteur
Effacer les traces de semis via un roulage
Favoriser une levée homogène en utilisant un engrais ou un micro-granulé starter.
Suivre la levée et passer régulièrement sur la parcelle
Poser les effaroucheurs ni trop tôt, ni trop tard.
