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Semences
la fertilisation

Comment utiliser le soufre sur les céréales ?

Champs de soufre de céréale

C’est le quatrième élément le plus prélevé par les céréales (après l’azote, le potassium et le phosphore). Avec des retombées atmosphériques moins importantes depuis 30 ans, la fertilisation soufrée est devenue indispensable.

Les céréales absorbent entre 50 et 70 Kg de So3/ha

Contrairement au colza, les besoins pour l’ensemble des céréales sont moins importants. Pour la production de 80gx/ha, un blé mobilise environ 60kg de So3, pour une comparaison, un colza en consomme 150 kg pour produire 40gx/ ha.

La cinétique d’absorption du soufre au cours de son cycle est similaire à celle de l’azote, mais le soufre n'augmente pas la valorisation de l'azote. L'essentiel du prélèvement a lieu pendant la montaison, le soufre disponible dans le sol suffit généralement à assurer les faibles besoins jusqu'au stade épi 1 cm. Les deux éléments sont dépendants (azote et soufre) avec un équilibre dans la plante, mais en aucun cas une unité de soufre ne peut se substituer à une unité d'azote.

  • Les situations où un apport de soufre se justifie dépendent principalement : Du type de sol 

  • De la pluviométrie hivernale 

Les plus fortes réponses s’observent dans les sols de craie, argilocalcaires superficiels, sableux, sablolimoneux superficiels. Les pertes de rendement peuvent être supérieures à 10 qx/ha. 

Dans les sols à risque faible: sols profond (limonoargileux ou argileux) les apports ne sont préconisés qu'après un hiver très pluvieux (cas de l'hiver 2019-2020)

Les apports organiques fréquents contribuent à limiter le risque. 

Les apports de soufre se justifient donc principalement les années à hiver pluvieux dans les sols superficiels n'ayant pas reçu d'apport organiques.

Les zones atteintes se répartissent par foyer et parfois par bandes qui correspondent au recoupement de passage d'épandage d'azote: les zones sur-fertilisées en azote extériorisent en premier la carence en soufre (les forts apports d'azotes accentuent la carence en soufre).

La période d’observation des symptômes de carence s’observe de plein tallage jusqu’à la dernière feuille. 

Ne pas confondre : 

  • Carence en azote : vieilles feuilles jaunissant uniformément par la pointe 

  • Carence en soufre : jeunes feuilles striées vert/jaune ou totalement vert clair 

ATTENTION la carence en soufre ne s’extériorise pas systématiquement par des symptômes visuels, les pertes de rendement peuvent passer inaperçus. 

Nuisibilité : 

  • Diminution du nombre d’épis/m² ou de la fertilité des épis. 

  • Pertes de 2 à 10 qx/ha en général, jusqu’à 20 qx/ha pour les cas les plus sévères. Plus la 

carence est précoce, plus les pertes seront importantes. 

Solutions : 

Préventives : Apporter 30 à 50 kg/ha de So3 de début tallage à épi 1cm, attention à ne pas 

faire d’apport trop tôt car le soufre risque d’être lessivé. 

  • Les engrais contenant la forme sulfate et thiosulfate ont une efficacité équivalente.

  • Compte tenu de la pluviométrie, il faut privilégier les apports massifs sous forme d’engrais solide (Azofertyl, sulfo- nitrate, Kiésérite, 12-27+S) ou des solutions azotées complémentées par des thiosulfate type Secofit. 

  • L’apport simultané de soufre et d’azote permet une synergie sur l’absorption de ces 2 éléments. 

  • Ne pas négliger la nutrition en soufre des céréales et protéagineux de printemps lors des hivers pluvieux. 

Curatives: dès l'apparition des symptômes et si ces derniers sont précoces (avant deux nœuds), apporter une partie du soufre en pulvérisation foliaire (voir p.110 du souffl'info) mais qui doit être en complément d'un apport au sol prioritairement réalisé.

Les spécialités haut de gamme comme Ferti S doivent être plus spécifiquement dédiées à des apports de fin de cycles ( à DFE/ floraison) car la formulation est spécifique pour valoriser les apports tardifs sur des plantes bien alimentées en azote.

Dans le contexte de l'année les apports de Ferti S peuvent se justifier sur des plantes largement pourvues en azote et en soufre. exemple: « je réalise un apport N/S mais le froid revient derrière et la plante a un peu de mal à assimiler les éléments ».


Attention aux homologations: en aucun cas un produit homologué fongicide à base de soufre ne peut être utilisé en fertilisation, mais l'action secondaire alimentaire des soufres ayant un AMM fongicide n'est pas à négliger.

Service Agronomie, Conseils, Innovation - Aout 2022

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