Chaque année, le catalogue des variétés de blés tendres s’enrichit de nouvelles génétiques. Pour faire son choix, plusieurs critères sont à prendre en compte, à commencer par la destination finale de la production. Viennent ensuite la précocité, la productivité et la tolérance aux maladies.
Implanter des blés tendres, c’est avant tout répondre à une demande donc un débouché. Qu’il s’agisse de blés meuniers, biscuitiers, améliorants ou fourragers, tous sont issus de variétés aux qualités technologiques spécifiques. Tout commence donc par la connaissance des besoins du marché auquel ces variétés sont destinées. Les profils aux taux de protéines intéressants satisferont les acteurs de la meunerie. Les génétiques, notées VRM (Variété Recommandée par la Meunerie), sont celles recommandées par les meuniers : aucun risque de se tromper !
Bien évidemment, les précocités et les dates de semis sont à adapter à la région et au précédent dont la date de récolte peut être tardive (maïs grain, betterave). Il est cependant conseillé, au sein d’une même exploitation, de jouer un peu sur ces critères pour mieux résister aux aléas climatiques. Une bonne connaissance de ses parcelles permet également de gérer au plus juste le salissement en optant, par exemple, pour des variétés adaptées aux semis tardifs, plus aptes à contourner les infestations de graminées par des faux semis précoces. Certaines variétés, tolérantes au chlortoluron, peuvent aussi faire la différence.
Bien connaître la pression maladie régionale
Si le rendement reste un élément déterminant dans le choix des variétés, la capacité de celles-ci à résister aux maladies et aux insectes s’avère également un critère à regarder de près. En région Normandie par exemple, la résistance à la rouille jaune et à la septoriose est indispensable. Dans d’autres zones, une moindre sensibilité au piétin verse et à l’oïdium facilitera la conduite de la culture. Le précédent oriente également le choix de la génétique à implanter : en précédent maïs, une variété de blé peu sensible à la fusariose sera à privilégier.
En fonction des situations, le levier variétal devra être activé pour gérer le risque mosaïques et/ou cécidomyies : ce moyen de lutte étant le plus efficace à ce jour. Pour affiner son choix, il est enfin judicieux de consulter les résultats des essais menés par les intervenants locaux : prescripteurs, organismes stockeurs, semenciers et Arvalis – Institut du végétal. Les « valeurs sûres » mentionnées par l’institut technique affichent un comportement suffisamment stable pour limiter les risques d’accident. Ces données permettent de constater la bonne tenue, ou non, des variétés d’une campagne à l’autre, face à des conditions pédo-climatiques différentes. Sont également mentionnées les variétés « à confirmer » et celles « à suivre » : en tester une ou deux peut faire partie d’une stratégie à part entière d’autant plus lorsqu’elles ont été testées par l’organisme avant leur inscription (c’est le cas chez Soufflet !!).
Bon à savoir
L’institut technique Arvalis a mis au point un outil d’aide à la décision (https://choix-des-varietes.arvalis-infos.fr/bletendre/) pour aider les agriculteurs à choisir leurs variétés de blé tendre. Un outil gratuit, disponible en ligne, qui s’adapte à chaque région, chaque itinéraire technique envisagé et à tous les débouchés visés.
