Optimisez vos apports en phosphore : gagnez en efficience !
La gestion de la fertilisation phosphatée entre dans une profonde évolution. Face à la diminution des ressources disponibles, de dépendance européenne aux importations, mais aussi face au poids économique que représente cette fertilisation, les pratiques évoluent vers une réduction des doses et vers l’efficience des apports.
Le phosphore, deuxième élément nutritif essentiel après l’azote, reste indispensable au bon développement des cultures, notamment pour la photosynthèse, le transfert d’énergie et la constitution des tissus cellulaires. Pourtant, sa faible mobilité dans le sol et sa forte fixation limitent son efficacité agronomique, rendant sa gestion particulièrement délicate.
Dans cet article, nous proposons de revenir aux fondamentaux de la fertilisation phosphatée, d’expliquer les différentes solutions existantes pour en améliorer l’efficience, et de présenter les leviers que nous recommandons pour répondre aux enjeux actuels.
[le Saviez-vous ? Les quantités en phosphore total du sol sont souvent élevées mais seulement 0.1% à 0.2% est assimilable. ]
Le phosphore du sol existe sous deux formes principales : le phosphore organique et inorganique.
1. Le phosphore organique représente 50 à 70% du total.
On le retrouve dans l’humus et les apports d’organiques.
Les organismes du sol doivent le minéraliser afin de le rendre disponible.
2. Le phosphore inorganique représente 30 à 50% du total.
Les orthophosphates (H2PO4-, HPO4 2-) qui sont directement assimilables ou adsorbés sur le complexe argilo humique.
Les phosphates liés aux minéraux, tels que le phosphate de calcium ou de fer, qui ne sont pas beaucoup assimilables sous cette forme.
Les plantes absorbent le phosphore sous forme d'ions orthophosphates (H2PO4− et HPO42−) via les racines. Ce processus est influencé par plusieurs facteurs.
En effet, un pH du sol neutre à légèrement acide favorise la forme biodisponible (les orthophosphates).
D’un autre côté, la présence de cations comme le calcium, l'aluminium et le fer réduit la disponibilité du phosphore en formant des complexes insolubles.
Le pH du sol joue un rôle essentiel dans la disponibilité du Phosphore. Un pH trop acide (<5.5) favorise la fixation du phosphore par l’aluminium et le fer, le rendant indisponible. Un pH trop basique (>7.5) favorise la précipitation avec le calcium, réduisant aussi la disponibilité.
Un pH optimal autour de 6.5 est généralement recommandé pour une bonne absorption du phosphore (Voir graphique ci-dessous)
https://sflapifarmiprd.blob.core.windows.net/cmsoufflet/DisponibilitéPhosphorePHSOL.png
Graphique : Disponibilité du phosphore en fonction du PH du sol (source : LALLEMAND)
De plus certains sols (argileux, riches en oxydes de fer ou d’aluminium) ont un fort pouvoir fixateur, ce qui limite la mobilité des orthophosphates. Dans ces cas, l’utilisation de phosphore protégé ou de localisation ciblée devient très intéressant.
Devenir des engrais phosphatés conventionnels dans les sols :
Seulement une partie du phosphore apporté va directement être absorbé par les cultures. Le coefficient réel d’utilisation du phosphore est de 15 à 20%. Le reste du phosphore apporté sera rétrogradé, c’est-à-dire transformé en des formes moins assimilables. L’intensité de ce phénomène de rétrogradation varie selon le type de sol et son pouvoir fixateur. Il sera d’autant plus important en sols calcaires ou acides.
Des solutions existent pour limiter ce phénomène et augmenter l’efficience des apports de phosphore.
Le phosphore protégé : éviter les pertes et augmenter l’efficience
L’usage du phosphore protégé en agriculture, notamment en localisation, permet d’optimiser l’efficacité de la fertilisation en réduisant les pertes par fixation dans le sol. En localisation, jusqu’à 30 à 50 % du phosphore appliqué peut être mieux valorisé par la plante par rapport à un apport en plein
Cela se traduit par un gain de rendement pouvant atteindre 5 à 10 quintaux/ha selon les cultures et les conditions pédoclimatiques. Cela permet de réduire les doses d’engrais nécessaires, avec une économie estimée entre 20 et 30 €/ha tout en maintenant, voire en améliorant, les performances agronomiques. En plein champ, bien que la précision soit moindre, le phosphore protégé limite également les pertes et contribue à une meilleure gestion des stocks de P dans les sols, dont près de 50 % proviennent aujourd’hui d’engrais minéraux.
Plusieurs leviers technologiques ont été développés pour maintenir la disponibilité du phosphore une fois apporté au sol.
L’encapsulation avec un polymère biodégradable va agir comme une barrière de protection autour du granulé permettant la libération progressive et contrôlée des éléments. On limite la rétrogradation en complexes insolubles.
-PHOSTIME PLUS 18-07+3MGO+31SO3
- HYPER TOP-PHOS
L’enrobage avec des acides carboxyliques tels l’acides maléique et itaconique vont repousser les éléments chargés positivement (calcium, magnésium…) qui cherchent à se fixer aux ortho-phosphates .
- EXTANCIA 12-30-00+21SO3
- EXTANCIA 24-17-00+16SO3
- POLYPHOS 09-24-04+02MGO+18SO3+13CAO
Vous retrouverez ces produits auprès de votre commercial
2. La localisation du phosphore : la bonne dose au bon moment au plus près des racines
Les cultures sont particulièrement sensibles aux carences en phosphore lors des stades juvéniles. Nous avons vu que le phosphore est un élément peu mobile ; sa localisation au semis permet d’éviter les carences précoces.
La localisation de l’engrais couplée aux formes de phosphore protégées permet d’accompagner la culture dans ses besoins tout en étant efficient. Il est possible de réduire les unités apportées tout en maintenant, voire en améliorant, les niveaux de production.
Les engrais granulés STARTER que nous vous proposons sont les suivants :
Granulés starter :
- EXTANCIA 12-30-00+21SO3
- POLYPHOS 09-24-04+02MGO+18SO3+13CAO
- 08-20-00+02MgO+28SO3+10CaO
- Bacillia NP (11-27)
Micro-granulés :
- RHIZOFORT (12-48+1% Zn)
- EASYSTART TE MAX BS
3. La fertilisation foliaire : Des apports efficients
L’application foliaire de phosphore constitue une solution complémentaire à la fertilisation au sol. Elle permet d’ajuster les apports en fonction des besoins réels des cultures et de leurs stades de développement. Bien que le volume absorbé soit limité par la surface foliaire, l'efficacité d’absorption du phosphore est jusqu’à 20 fois supérieure à celle d’un phosphore granulé classique.
Les solutions foliaires que nous vous recommandons :
- Ferti P [ Fiche Produit ]
- Ferti Boost P [ Fiche Produit ]
- ASTREASTART Trio [ Fiche Produit ]
4. Les biostimulants : solubilisation, exploration racinaire et amélioration physiologique
Les biostimulants visent à stimuler les processus naturels de nutrition des plantes. Concernant la nutrition phosphatée, deux leviers principaux des biostimulants sont mobilisables :
Améliorer la disponibilité du phosphore dans le sol
Améliorer l’efficacité d’utilisation du phosphore par la plante
4.1. Stimuler le développement racinaire
Le système racinaire est un pilier fondamental de l’absorption du phosphore : l’améliorer c’est maximiser son potentiel de développement. Certains composés comme les acides aminés, acides humiques, extraits d’algues ou de plantes favorisent l’exploration racinaire en stimulant l’expression de gènes liés à la nutrition, en apportant ou en induisant la production de phytohormones et en supportant le développement de la culture.
Notre solution sur-mesure :
Gamme ASTREA: Formulée à base d’acides aminés, polyphénols marins, extraits de radicelles d’orge et acides humiques, cette technologie stimule l’activité génétique et fournit les éléments nécessaires à un enracinement optimal.
ASTREASTART TRIO [ Fiche Produit ]
ASTREASTART MnCu Plus [ Fiche Produit ]
ASTREASTART Zn+ [ Fiche Produit ]
4.2. Accroître la disponibilité du phosphore dans le sol
Le phosphore est souvent rendu indisponible par la formation de complexes minéraux insolubles.
Certaines souches bactériennes, comme Bacillus amyloliquefaciens, sont capables de solubiliser le phosphore dans la rhizosphère, améliorant ainsi son assimilation par les cultures.
Notre solution bactérienne :
Rise P [ Fiche Produit ] : Formulé avec 2×10¹⁰ UFC/g de Bacillus amyloliquefaciens souche IT45, il favorise la libération du phosphore autour des racines
Approche technico-économique :
Ces solutions plus efficaces sont souvent plus coûteuses à l’achat. Cependant, leurs efficacités compensent, voire surpassent ce surcoût.
Par exemple :
Localisation au semis
Rhizofort, appliqué à ~25 kg/ha, permet de réduire d’un tiers les doses de phosphore par rapport au DAP. En conditions difficiles ou sur sols à fort pouvoir fixateur, on peut attendre un gain économique de +20€/ha, en plus d’un bénéfice écologique.
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11-27-00+26SO3, appliqué à 100 kg/ha en localisé, permet d’économiser 50 % des unités de phosphore par rapport à 150 kg de DAP, tout en maintenant des rendements équivalents.
2. Application foliaire
Ferti P, utilisé aux premiers stades physiologiques, permet un gain moyen de 2 quintaux/ha, soit un retour sur investissement de 2€/€ investi.
ASTREA Start Trio NPK, appliqué à l’implantation, peut générer un retour jusqu’à 3€/€ investi.
3. Phosphore protégé
Extancia 12-30-00+21SO3, utilisé à 100 kg/ha en localisé, offre une efficacité équivalente à une application en plein de 200 à 300 kg/ha de 11-27, avec une économie de plus de 50 % sur les unités apportées. Cela représente un retour sur investissement proche de 2€/€ investi.
Ces résultats ont pu être éprouvé sur le terrain et dépendent des parcelles, sols et des pratiques. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre commercial pour qu’il vous conseil la solution la plus appropriée à votre situation.
Notre vision chez SOUFFLET AGICULTURE :
Une fertilisation phosphatée plus précise et plus technique est aujourd’hui possible. Une bonne gestion de la fertilisation phosphatée s’impose comme une réponse adaptée aux exigences économiques, écologiques et techniques de l’agriculture. Des solutions innovantes tels que la fertilisation foliaire, les engrais starter, les phosphores protégés et les biostimulants occuperont une place majeure dans les années à venir. Ces solutions, souvent complémentaires, permettent aux agriculteurs de choisir la solution la plus adaptée à leurs pratiques et à leurs enjeux. Dans un contexte de raréfaction des ressources en roches phosphatées et de volatilité des prix des engrais, ces approches représentent des solutions pérenne et rentable pour les agriculteurs.