Le tournesol a significativement contribué à la marge des exploitations cette année. Les semis ont été réalisés de manière précoce dans l’Est de la France et en région Centre. En revanche, dans les régions atlantiques, les semis ont été plus étalés, avec des implantations tardives notamment en Touraine.
La pression des oiseaux a été globalement moins forte que les années précédentes. En revanche, les attaques de taupins et de limaces ont été plus fréquentes.
Concernant le désherbage, les herbicides de prélevée ont globalement bien fonctionné, même en première année sans S-métolachlore. Localement, des repousses de maïs ou de tournesol ont nécessité une gestion spécifique. Toutefois, les adventices difficiles (ambroisie, datura, bidens, tournesols sauvages, orobanche) continuent de s’étendre à de nouvelles régions et parcelles. Les solutions de post-levée deviennent ainsi incontournables.
Face à ce phénomène, il est essentiel de gérer ces adventices dès les cultures précédant le tournesol (chardons, repousses de tournesol), ainsi qu’en interculture (datura, ambroisie, xanthium). L’arrêt annoncé de la fabrication du Racer ME renforce l’importance de ces mesures agronomiques, notamment en présence de datura. Par ailleurs, 2026 verra un durcissement des contraintes réglementaires sur la pendiméthaline.
Le binage a été particulièrement valorisé cette année, tant pour son efficacité en désherbage mécanique que pour la sécurisation des apports azotés et l’amélioration de la fertilité physique du sol.
Maladies
Le mildiou suscite de vives inquiétudes, notamment en Lorraine. Son développement exponentiel semble inéluctable dans toutes les régions. Avec 24 races identifiées en France, sans compter les mutantes, il est impératif pour tout producteur de tournesol de mettre en œuvre une stratégie de lutte reposant sur trois piliers :
Lutte agronomique : retour du tournesol tous les 5 à 7 ans sur une même parcelle, absence de tournesol ou de nyger dans les couverts, maîtrise des repousses et adventices hôtes dans les céréales et en interculture.
Lutte variétale : alternance des gènes anti-mildiou, utilisation des hybrides m9+ ou m9#, en tenant compte de la présence possible de 15 autres races ou associations de races dans une même parcelle.
Traitement de semences : LUMISENA ou PLENARIS, une assurance peu coûteuse mais nécessaire, voire indispensable, dans les régions du Grand Ouest (Poitou-Charentes, Vendée, Touraine, Poitou, Lorraine), ainsi que pour tout hybride non m9+ et les hybrides Pioneer.
Le phomopsis reste une maladie à surveiller dans la région Grand Est. Sur les zones Ouest-Atlantique, le verticillium demeure présent malgré une amélioration notable de la tolérance variétale.
Ravageurs
Les pucerons ont été très présents cette année, notamment dans le Grand Est, avec des attaques parfois spectaculaires et tardives. Le choix variétal devient crucial, d’autant plus que les solutions chimiques à base de pyrimicarbe (Okapi, Talita Jet) ne sont plus fabriquées.
