Engrais Minéraux

Sous quelle forme apporter les engrais ?

Les engrais sont mis à la disposition des agriculteurs sous plusieurs formes qui présentent chacune des avantages et des inconvénients. L’enjeu est de trouver le bon compromis entre efficacité, impact sur l’environnement, prix et praticité.

Les engrais minéraux comme l’azote, le phosphore, le potasse, commercialisés en France, se présentent essentiellement sous plusieurs formes.

L’azote

Les engrais minéraux azotés sont essentiellement sous trois formes : ammonitrate, solution azotée et urée

L’ammonitrate, le plus efficace

L’ammonitrate, dit 33,5 ou 27 pour sa teneur azote, respectivement 33,5 % et 27 %, se présente sous forme de granulés. « Il s’agit de la forme d’engrais azoté la plus efficace, celle qui présente le moins de risque de perte par volatilisation dans l’environnement, souligne Thomas Juillet, chef de marché fertilisants dans le Groupe Soufflet. C’est aussi la plus chère, en général, mais sa meilleure performance agronomique compense ce surcoût. »

La moitié de l’azote contenu dans l’ammonitrate se présente sous forme ammoniacale, NH4+, et l’autre moitié sous forme nitrate, NO3-. Les plantes cultivées absorbent essentiellement l’azote sous forme NO3-. La partie ammoniacale, dite aussi ammonium, doit d’abord être transformée en nitrates par les bactéries du sol, avant d’être absorbée par les racines des plantes, avec un petit décalage dans le temps.

Urée, attention aux pertes par volatilisation

« L’urée, qui se présente aussi sous forme de granulés, est souvent considérée comme une solution économique, mais elle est moins efficace que l’ammonitrate et a surtout un impact sur l’environnement car plus sensible au risque de volatilisation », indique Thomas Juillet. L’urée contient 46 % d’azote sous forme uréique CO(NH2)2 qui doit être hydrolysée en ion ammonium puis en nitrate pour être absorbée par les plantes. Elle n’est donc pas disponible immédiatement pour la culture. L’hydrolyse de l’urée a la particularité de provoquer une forte augmentation du pH dans le voisinage immédiat du granulé d’engrais. Or, lorsque le pH du sol augmente, la formation d’ammoniac gazeux s’accélère, comme les pertes par volatilisation.

Il est possible de bloquer momentanément les uréases du sol, les enzymes qui favorisent l’hydrolyse de l’urée, en lui associant des inhibiteurs d’uréase. La transformation de l’urée en ammonium est ralentie, ce qui évite la hausse brutale du pH du sol, et réduit le risque de volatilisation. Les essais, réalisés depuis plusieurs années, mettent l’efficacité agronomique des urées additivés au même niveau que celle des ammonitrates.

Solution azotée, pratique et économique

« Forme intermédiaire entre l’ammonitrate et l’urée, la solution azotée, qui s’applique avec un pulvérisateur, est très pratique à utiliser et, souvent aussi, très économique », convient Thomas Juillet. Elle apporte 30 unités d’azote, 15 sous forme d’urée, 7,5 sous forme ammoniacale, et 7,5 sous forme nitrate. Comme elle ne contient qu’un quart d’azote sous forme nitrate, elle est moins efficace que l’ammonitrate et sera déconseillée notamment pour les derniers apports sur céréales.

Selon l’Unifa, les pertes par volatilisation de l’ammoniac sont en moyenne 4 fois plus élevées pour la solution azotée que pour l’ammonitrate, et 6,5 fois plus importantes pour l’urée qu’avec l’ammonitrate. Un compromis doit être trouvé entre les avantages et les inconvénients de ces différentes formes d’engrais.

La potasse

Les engrais potasses sont généralement présentés sous deux formes : les engrais minéraux et les engrais organiques. La potasse est principalement utilisée pour combler les carences en potassium des végétaux cultivés et améliorer le rendement de vos cultures.

• Les engrais minéraux potassiques :

Il existe plusieurs types d’engrais minéraux potassiques comme : le chlorure de potassium, le nitrate de potassium.

Le chlorure de potassium

C’est un composé chimique minéral de formule KCI, il a une forme généralement solide. Aussi appelé sylvine, s’il est séparé des autres sels, puis passé à l’acide sulfurique, il devient le sulfate de potassium qui sera donc la base du fertilisant.

Le nitrate de potassium 

S’il est associé au nitrate, on aura un engrais sous la forme de nitrate de potassium. C’est un composé chimique minéral de formule KNO3, qui est généralement sous la forme de granulé.

• Les engrais organiques potassiques :

Sous la forme organique, certains engrais sont naturellement riches en potassium comme : les algues, la cendre de bois, la consoude, la vinasse de betterave ou la plupart des composts.

Le phosphore

Les engrais phosphatés sont essentiels pour favoriser la production florale des végétaux. Ils favorisent la fructification, puisque les fruits naissent des fleurs. De ce fait, le phosphore est donc indispensable au bon développement des graines. Il existe donc deux formes de phosphores à savoir : les engrais phosphatés minéraux, et les engrais phosphatés organiques.

Les engrais phosphatés minéraux

C’est un engrais d’origine sédimentaire qui est généralement produit de façon chimique par des industries extractives. Il est facilement assimilable par les plantes, et répond donc rapidement aux besoins nutritifs des végétaux.

Les engrais phosphatés organiques

Les engrais phosphatés naturels à base de matières organiques sont généralement les os séchés et réduits en poudre, ou encore les excréments de volaille. Ils peuvent être substitués aux engrais phosphatés chimique.

L’association de ces différents engrais donne la formule chimique NPK (N pour l’azote, P pour le phosphore et K pour le potassium ou potasse).

Tous ces différents engrais se présentent sous les formes solides, liquides, en poudre, ou en granulés.